Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 7.djvu/199

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Long. Ce roman fit peu de sensation. C’est qu’il est aisé d’imiter nos anciens romans, en employant des mots et des tours de phrases surannées, mais difficile d’imiter la naïveté des idées et des sentiments qui en font le prix. Malgré le peu de succès de Pierre le Long, on a publié cette année un autre roman dans ce goût, intitulé Histoire de Jacques Féru et de valeureuse damoiselle Agathe Mignard, écrite par un ami d’iceux[1]. L’auteur de ce petit roman gaulois est une femme qui ne s’est pas fait connaître. Comme il est fort court, on le lit sans ennui, et même avec une sorte de plaisir.

M.  Sabatier a publié un volume d’Odes nouvelles et autres poésies, précédées d’un discours sur l’ode, et suivies de quelques morceaux de prose. Si vous m’en croyez, vous ne lirez ni la prose ni les vers de M.  Sabatier, quoique tout cela soit fort vanté dans nos journaux et nos feuilles hebdomadaires.

Traité des armes défensives, par M.  Joly de Maizeroy, lieutenant-colonel d’infanterie. Brochure in-8o de quatre-vingts pages. Ce traité fait partie des Essais militaires que l’auteur compte publier sur différents objets de son métier. Pour moi, j’aime les lieutenants-colonels qui font leurs essais militaires plutôt en rase campagne que dans leur cabinet, et plutôt l’épée que la plume à la main.


épitaphe de m. le chevalier de boufflers,
faite par lui-même

Ci-gît un chevalier qui sans cesse courut ;
Qui sur les grands chemins naquit[2], vécut, mourut,
Ci-gît unPour prouver ce qu’a dit le sage
Ci-gît unQue notre vie est un voyage.

— On vient de faire une nouvelle traduction en prose et en vers de l’ancienne hymne sur les fêtes de Vénus connue sous le titre de Pervigilium Veneris[3]. On ne connaît ni l’auteur ni l’âge de ce monument de poésie latine, qui nous est parvenu en fort mauvais état. Le P. Sanadon et le président Boubhier se sont

  1. (Par Mlle  de Boismortier), La Haye et Paris, 1766, in-12.
  2. On assure que cette circonstance est historique. (Grimm.)
  3. Cette traduction d’une hymne attribuée sans preuve à Catulle est, selon Quérard, de l’abbé Ansquer de Ponçol. Londres et Paris, 1766, in-8o.