Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 7.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

particulièrement occupés de son rétablissement. Le nouveau traducteur, qui ne s’est pas fait connaître, approuve beaucoup le travail du premier, et fort peu celui du second de ces savants. Quant à lui, il a fait imprimer le texte latin avec sa traduction en prose à côté. Cette traduction est suivie de celle en vers, et celle-ci de remarques sur plusieurs endroits du poëme.

Le Chronologiste manuel, dans lequel on trouve les principales époques de l’histoire de chaque peuple, la succession des patriarches, juges et rois hébreux, de tous les souverain des grandes et petites monarchies de l’antiquité, des empereurs romains, des empereurs d’Orient et d’Occident, des papes, des monarques de l’histoire moderne, des possesseurs des grands fiefs, des grands-maitres de Malte, etc., etc. Ouvrage d’une utilité générale et d’un usage journalier. Volume petit in-12, de trois cent quatre-vingt-dix pages. Le Géographe manuel, de l’abbé Expilly, a donné au Chronologiste manuel l’idée de son travail. Si ces maudits compilateurs, qui écrasent la littérature de leurs rapsodies, voulaient y donner le moindre soin, on en trouverait de commodes parmi ces rapsodies ; et celle-ci serait du nombre. Elle est dédiée à l’archidiacre Trublet, et l’auteur présume que son hommage est aussi pur que la main qui le reçoit. Il ne sait pas que jamais l’abbé Trublet n’a été célèbre à cause de la pureté ni de ses mains ni de son corps, mais bien par la saleté et la ladrerie de toute sa personne. Ce pauvre abbé Trublet a donné aux mortels une haute leçon sur la vanité de l’ambition. Il passé vingt années de sa belle vie à solliciter une place à l’Académie française ; c’était le but de toutes ses actions. Il l’obtient enfin, on ne sait ni comment ni pourquoi. On imagine qu’il est au comble de ses vœux, et point du tout ; l’ennui le gagne. Il abandonne Paris et se retire dans Saint-Malo, sa patrie, loin des couronnes et des jetons académiques.

— L’auteur des Nouvelles Lettres, imprimées à Lyon en 1763, a attaqué plusieurs idées communément reçues sur l’origine de la noblesse française. Il a soutenu que sous la première race et jusque vers la fin de la seconde, il n’y a eu nulle idée de noblesse en France ; que toute la distinction se réduisait à deux classes : celle des hommes libres, et celle des serfs ; que, sur la fin de la seconde race, l’hérédité des fiefs donna une première idée de noblesse ; mais que la noblesse française, dans son