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CORRESPONDANCE LITTÉRAIRE.


II.



NousVu que pourtant la médiocrité
Nous nousÀ besoin d’être encouragée,
Nous nousToute passable nouveauté
Nous nousPar nous sera très-protégée.
Confrères généreux, nous ferons de grands frais
Nous nousPour doubler un petit succès.
Nous nousUsant d’ailleurs d’économie
Nous nousPour les chefs-d’œuvre de nos jours,
Nous nousEt laissant la gloire au génie
Nous nousDe réussir sans nos secours.



III.



L’orchestre plus nombreux. Sous une forte peine
Défendons que jamais on change cette loi.
Nous nousDix flûtes au coin de la Reine,
Nous nousEt dix flûtes au coin du Roi.
Basse ici, basse là ; cors de chasse, trompettes,
Nous nousViolons, tambours, clarinettes ;
NousBeaucoup de bruit, beaucoup de mouvements.
Surtout pour la mesure un batteur frénétique :
Nous nousSi nous n’avons pas de musique,
Nous nousCe n’est pas faute d’instruments.



IV.



Sur le musicien, même sur l’ariette,
Nous nousDoit peu compter l’auteur des vers,
Nous nousComme à son tour l’auteur des airs
Nous nousDoit peu compter sur le poète[1].



V



Nous nousSi cependant, quoique averti,
Le poëte, glacé, glace toujours de même ;
Nous nousComme sur l’ennui du poëme
Nous nousLe public a pris son parti ;
Nous nousQue les intrigues mal tissues
Nous nousN’ont plus le droit de l’effrayer ;
Que même des fragments ne peuvent l’ennuyer
Et que les nouveautés sont toujours bien reçues,
Nous nousPourrons quelque jour essayer
Un spectacle complet en scènes décousues.

  1. Il faut toujours, en cas de chute, que le musicién et le poëte puissent se consoler en s’accusant réciproquement.