Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 7.djvu/36

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ce guide aussi portatif qu’un almanach. Muni de ce guide, on pourra aisément se conduire dans tout Paris et trouver d’un coup d’œil ce qu’il y a de plus remarquable et de plus curieux dans cette capitale. Le même graveur a aussi publié une Analyse de la France, contenant des connaissances générales et nécessaires de tout le royaume.

— L’Officier partisan, par M.  Rey de Saint-Geniès, chevalier de Saint-Louis ; c’est le second volume qui paraît de cet ouvrage où l’auteur prétend conduire un jeune militaire, comme par la main, dans la connaissance de toutes les parties qu’embrasse le grand art de la guerre. Apprendre le métier de partisan dans les livres ! quelle pauvreté ! Passe pour le métier du partisan Jean Fréron ; mais celui du partisan Fischer, d’immortelle mémoire, s’apprend dans les gorges de Hesse et de Westphalie.

La Différence du patriotisme national chez les Français et chez les Anglais, par M.  Basset de La Marelle, premier avocat général au parlement de Dombes. Cet écrit de quatre‑vingt‑quatre pages est un fruit que nous devons à la tragédie du Siége de Calais. Cet ouvrage mémorable, auquel personne ne pense plus aujourd’hui, a excité et réveillé le génie de tous nos petits patriotes. Vous croyez bien que, suivant le patriote Basset, le patriotisme français l’emporte prodigieusement sur l’anglais ; nous aimons tant nos rois ! Aussi l’auteur avertit-il charitablement les Anglais de bien prendre garde à eux, malgré toutes les faveurs dont la fortune les a comblés dans le cours de la dernière guerre. Il est bien vrai qu’ils ont ruiné nos affaires aux Indes et en Amérique ; mais aussi le succès du Siège de Calais et l’écrit de M. l’avocat général de Dombes doivent les faire trembler. D’ailleurs, il n’est pas encore bien décidé si ce sont les Anglais qui ont occasionné nos pertes, ou bien les gens qu’on a envoyés commander et gouverner en Asie et au Canada ; et si l’on en inférait que ces Français se sentaient encore plus d’amour pour l’argent que pour leur roi, nous répondrions que des grands cœurs savent réunir plusieurs passions à la fois. Au reste, pourvu que ceux qui passent leur vie dans les cafés de Paris, à aimer leur roi et à ne rien faire, soient bien imbus et trempés de sentiments patriotiques, on s’en passe fort bien dans les places et dans les charges, comme MM. les Canadiens et quelques autres l’ont victorieusement prouvé en ces derniers temps.