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JUILLET 1767.

tousLeur défendons seulement de paraître
A tousPlus de deux fois par chacun an :
Au théâtre une fois, pour être hués peut-être,
L’autre au bureau, pour toucher leur argent.



III.



Après cette réforme et par cette ordonnance
Le Kain se chargera de parcourir la France,
Pour gagner de l’argent et choisir des sujets,
A tousNous rapportant à sa prudence,
A tousSûs qu’il prendra les plus mauvais.



IV.



Entre nous convenons que Brizard désormais
tousAura de l’âme et de l’intelligence,
Dauberval cessera de parler en cadence,
A tousLe Kain ne beuglera jamais ;
Bellecour en lui-même aura moins confiance,
Molé plus de poitrine et moins d’impertinence ;
Augé par son travail hâtera ses progrès,
Et Préville lui seul charmera les Françjais.



V.



A tousComme Vellenne a l’air docile.
A tousQu’on s’y fait, qu’il peut être utile,
Et que malgré ses soins, la triste d’Épinay[1]
N’a point su rétablir la santé de Molé,
tousNous le gardons, sous la loi très-expresse
Qu’il laissera la Hus[2] et sa molle tendresse :
Elle est trop exigeante, elle abîme ses gens,
tousEt son amour gâte jusqu’aux talents.



VI.



Pour la Dubois, qui croit que dans la vie
tousTromper tour à tour ses amants
tousC’est bien jouer la comédie,
tousEt qui compte tous ses moments
tousPar son caprice et sa folie,
Lui défendons de fatiguer l’amour.
tousL’amour la fatigue à son tour.
Quoique au théâtre elle soit fort jolie,

  1. Jolie, mais mauvaise actrice qui vient d’épouser Molé. (Grimm.)
  2. Il a eu des aventures galantes avec cette actrice. (Id.)