Plus de deux fois par chacun an :
Au théâtre une fois, pour être hués peut-être,
L’autre au bureau, pour toucher leur argent.
Après cette réforme et par cette ordonnance
Le Kain se chargera de parcourir la France,
Pour gagner de l’argent et choisir des sujets,
Nous rapportant à sa prudence,
Sûs qu’il prendra les plus mauvais.
Entre nous convenons que Brizard désormais
Aura de l’âme et de l’intelligence,
Dauberval cessera de parler en cadence,
Le Kain ne beuglera jamais ;
Bellecour en lui-même aura moins confiance,
Molé plus de poitrine et moins d’impertinence ;
Augé par son travail hâtera ses progrès,
Et Préville lui seul charmera les Françjais.
Qu’on s’y fait, qu’il peut être utile,
Et que malgré ses soins, la triste d’Épinay[1]
N’a point su rétablir la santé de Molé,
Nous le gardons, sous la loi très-expresse
Qu’il laissera la Hus[2] et sa molle tendresse :
Elle est trop exigeante, elle abîme ses gens,
Et son amour gâte jusqu’aux talents.
Pour la Dubois, qui croit que dans la vie
Tromper tour à tour ses amants
C’est bien jouer la comédie,
Et qui compte tous ses moments
Par son caprice et sa folie,
Lui défendons de fatiguer l’amour.
L’amour la fatigue à son tour.
Quoique au théâtre elle soit fort jolie,