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CORRESPONDANCE LITTÉRAIRE.

A Le plus beau buste à la fin nous ennuie ;
A Il faut de l’âme avec de la beauté.
A tousUn visage baigné de larmes
A Qui peint un cœur fortement agité,
A tousAura toujours assez de charmes
A tousAux yeux du public transporté.
A Quand Dumesnil, en proie à ses alarmes,
A Dans notre sein vient répandre ses pleurs,
A tousQu’elle porte dans tous les cœurs
A tousLe cri perçant de la nature,
C’est sa douleur qui plaît et non pas sa figure.
A Sur ce principe ordonnons à Dubois
De ne changer d’amant qu’une ou deux fois par mois,
A D’étudier une fois la semaine :
Clairon nous a fait voir, et la chose est certaine,
A tousQue l’art bien conduit quelquefois
A tousPeut ressembler à la nature ;
A tousOn aime une heureuse imposture ;
A Mais que Dubois prenne un autre chemin,
Et que chacun de nous en ami l’avertisse
A tousQue pour devenir bonne actrice,
A tousCe n’est pas tout d’être catin.



VII.



A Ordre à Sainval d’avoir plus de noblesse,
A tousDe changer à propos de ton,
De ne pas nous chanter son rôle avec tristesse
Ainsi qu’un écolier qui redit sa leçon ;
A De crier moins pour toucher davantage,
D’acquérir de ses bras un plus facile usage,
De donner à sa voix… Nous parlons pour son bien ;
Mais elle a de l’orgueil, elle n’en fera rien.



VIII.



Durancy fit fort mal quand son mauvais génie
De rentrer parmi nous lui donna la manie ;
Nous l’avions renvoyée, et nous savions déjà
A Qu’elle serait bien mieux à l’Opéra ;
Nous l’avouons pourtant, quoi que le public pense,
A tousElle est pleine d’intelligence ;
A tousMais son organe est trop ingrat.
A tousNous ordonnons en conséquence
A Que sous trois jours on lui délivrera
A Un passeport nouveau pour l’Opéra ;