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JUILLET 1767.

A Lui promettant que si, par fantaisie
A tous(Ce qui peut-être arrivera),
Nous osions tout à fait chanter la tragédie,
Comme première actrice on la rappellera.



IX.



A tousDonnons avis à la Préville[1]
A tousDont les nerfs sont trop délicats,
A tousD’éteindre un amour inutile,
Pour qu’enfin son amant passe dans d’autres bras.
A On l’applaudit, mais on ne conçoit pas
A tousSi c’est par excès de décence
A Qu’ayant chez elle autant de sentiment,
Elle a l’art de glacer par sa seule présence,
A tousEt nous endort fort noblement.



X.



Désirant faire droit sur l’instante requête
A Du sieur Molé qui s’est mis dans la tête
A Que d’Épinay, qui bredouille en sifflant,
A tousAvait le germe du talent[2],
Consentons qu’elle joue, et laissons au parterre,
Suivant son privilège et son droit ordinaire,
A tousLe plalsir de la renvoyer
A En lui donnant cet avis salutaire
Que prétendre forcer les gens à s’ennuyer,
A tousC’est être folle et téméraire.



XI.



Comme la Doligny nous rend tous mécontents
Par sa rare vertu, par ses rares talents,
A Lui défendons d’être plus longtemps sage.
A tousQuoiqu’on n’ait point à redouter
A tousDe voir s’établir cet usage,
A tousElle force à la respecter.
A À la vertu qu’on ne peut imiter
A tousL’on n’aime point à rendre hommage.

  1. Mme Préville avait fait infidélité à son mari, qui en était au désespoir, pour Molé, qui vient de la quitter pour Mlle d’Épinay. Mme Préville a pensé en mourir de douleur. Elle vient de se raccommoder avec son mari. Toutes ces importantes révolutions sont connues de tout le public, qu’elles occupent et intéressent. (Grimm.)
  2. Il l’a fait débuter l’hiver dernier dans la tragédie, lui promettant d’avance les plus grands succès ; mais, en cothurne comme en brodequin, elle a paru également mauvaise. (Id.)