Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 7.djvu/56

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trouvée un peu ennuyeuse. Quant à l’édition qu’on vient d’en faire, la vigilance de la police ne permet pas qu’elle se répande en France ; on en a vendu quelques exemplaires excessivement cher : ainsi c’est en Hollande qu’il faut s’en pourvoir. Fréret était un des plus savants hommes de ce pays-ci ; malheureusement ce sont toujours ceux-là qui ont une peine infinie à croire. Il a laissé un autre manuscrit intitulé Examen impartial des apologistes de la religion chrétienne[1]. Les difficultés qu’il leur oppose sont terribles. Le vent qui souffle depuis quelque temps n’est pas favorable à notre sainte religion. Cet examen vient aussi d’être imprimé en Suisse, je crois. Papier et caractère, tout en est assez vilain ; mais surtout le texte est si prodigieusement défiguré par des fautes d’impression qu’on rencontre des choses inintelligibles à chaque page. La plupart des noms propres y sont changés ou estropiés.

M.  l’abbé de La Porte vient de donner les troisième et quatrième volumes du Voyageur Français, dont il a publié les deux premiers volumes l’année dernière, et qu’il nous a fait envisager comme une continuation de l’Histoire générale des voyages, par l’abbé Prévost. Cet abbé de La Porte est un des plus insignes compilateurs qu’il y ait dans la littérature de France. Une lettre imprimée et adressée à M.  Surbled, de Paris, nous prouve que son Voyageur français est une des plus informes compilations qu’il y ait. Les libraires qui ont le privilége de l’ouvrage de l’abbé Prévost le font continuer par M. de Querlon et par M.  de Surgy, à qui il ne sera pas difficile de faire mieux que ce plat rapsodiste de La Porte. Les premiers volumes de cette continuation paraissent.

État de l’inoculation de la petite vérole en Écosse, par M. Monrœ, professeur de médecine en l’université d’Édimbourg. Traduit de l’anglais. Brochure in-8o de soixante-quinze pages. C’est une réponse de M.  Monrœ à une lettre des commissaires de la Faculté de médecine de Paris, qui délibèrent toujours pour savoir si l’inoculation n’est pas une invention du diable, comme l’a véhémentement soupçonné un certain maître Omer.

  1. L’Examen critique des apologistes de la religion chrétienne a paru la même année ; voir sur ce livre, composé par Lévesque de Burigny et revu par Naigeon, la longue note de Barbier insérée dans les Supercheries littéraires au nom de Fréret.