Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 7.djvu/74

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cent quarante-six pages. L’auteur a cru devoir séparer l’histoire dite sainte et l’histoire profane ; on lit celle-ci à droite de son livre, et l’autre à gauche. Il aurait pu mettre tout à gauche. Cette rapsodie est très-informe, et faite dans un très-mauvais esprit. N’y faites point étudier l’histoire à vos enfants. Le pieux prêtre Berlié, en faisant l’éloge du roi de France François I{er}}, remarque qu’il eut grand soin d’exterminer les hérétiques. Sans doute il voudrait que ses successeurs à perpétuité méritassent le même éloge. Il faudrait en bonne police cinquante coups d’étrivières tous les matins à tout coquin de prêtre ou de laïque qui se permet de sang-froid d’écrire de pareilles atrocités.

M.  l’abbé Bérardier a aussi publié un Précis de l’histoire universelle avec des réflexions. Volume in-12 de trois cent soixante pages. C’est encore un pauvre homme que cet abbé Bérardier, qui se qualifie d’ancien professeur d’éloquence dans l’Université de Paris. Dieu préserve tous les jeunes gens, qui doivent devenir hommes, de pareils précepteurs !

La Religion en pleurs gémit sur le tombeau de M.  de Fitz‑James, évêque de Soissons, élégie. Voilà un hommage rendu un peu tard au prélat qui en est l’objet, et qui est mort il y a déjà quelques années. L’évêque de Soissons était un grand homme de bien, mais de peu d’esprit. Il haïssait les jésuites, il ne mettait jamais dans ses mandements : Évêque par la grâce du saint‑siége ; et il était en vénération aux jansénistes, qui se glorifiaient de la pureté de ses mœurs et de l’intégrité de sa conduite.

Amusement curieux et divertissant propre à égayer l’esprit, ou Fleurs de bons mots, contes à rire, etc., le tout sans obscénité, par M.  D***[1], jadis imprimeur de l’escadre du roi à Minorque. Deux volumes in-12. Fondation très-utile pour les antichambres.

— Jetez au feu Cussandre aubergiste, parade, par l’auteur de Gilles, garçon peintre, c’est-à-dire par l’illustre Poinsinet, et le Retour favorable, comédie bourgeoise en un acte, représentée sur le théâtre de M.  le duc de Grammont, par M.  G***, c’est-à-dire par un polisson de la force de M.  Poinsinet.




  1. Ducry.