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NOVEMBRE 1768.

Et moi retiré, la cour faisant droit sur la dénonciation et sur l’appel interjetés sur cri public par le procureur général du roi, sur un enlèvement fait nuitamment, le 14 septembre 1768, sur le théâtre de la Comédie-Française, a mandé le sieur du Doyer de Gastel à la barre, pour être admonesté sur le scandale par lui donné au public assemblé, ensemble les platitudes et autres misères de sa pièce, et l’a mis au surplus hors de cours et procès. Enjoint audit sieur du Doyer de ne pas récidiver, sous peine d’être poursuivi extraordinairement, et de faire amende honorable devant l’hôtel des Comédiens ordinaires du roi, ayant écriteau devant et derrière avec ces mots : Enleveur de filles innocent, et fauteur d’enlèvements inutiles. Lui défend de composer, imprimer, débiter, faire jouer aucune pièce de théâtre pendant l’espace et le terme de dix ans. Lui enjoint de garder son ban. Le renvoie au surplus, pour purger son décret et autres accusations, par devant le lieutenant criminel du Châtelet de Paris ; met au surplus les parties sifflées et les parties ennuyées hors de cours et procès. Fait au Palais, ce 1er octobre 1768.

Signé : Dufranc ; collationné, Duregard.


NOVEMBRE
1er novembre 1768,

On a donné le 26 du mois dernier, sur le théâtre de la Comédie-Italienne, la première représentation des Sabots, opéra-comique en un acte. Une chanson fort ancienne et fort connue a fourni le sujet de cette pièce. Voici cette chanson :

SouSouvent l’amour se cache
Sous les traits de l’amitié :
SouJ’allais traire ma vache,
Et je m’en allais nu-pieds :
Mais Colin n’eut de repos
Que je n’eusse ses sabots.