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Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 8.djvu/498

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pitre de cette église, s’est occupé depuis nombre d’années d’une traduction des comédies de Térence. Il va la mettre sous presse en deux formats, l’un petit et sans parure pour la jeunesse et les collèges, l’autre grand in-octavo, orné de sept estampes d’après les dessins de Cochin, pour les gens du monde et les amateurs de beaux livres. On souscrit pour cette dernière édition, qui sera en trois volumes. L’auteur ne demande point d’argent d’avance ; on s’engage simplement de payer dix-huit livres, et de faire retirer son exemplaire dans l’espace d’un mois après en avoir été averti ; ainsi la souscription ne sert qu’à constater le nombre de ceux qui voudront acheter la belle édition et à régler l’édition en conséquence. J’ai bonne opinion de cette traduction. Je ne sais si l’abbé Le Monnier atteindra la pureté et l’élégance de l’original ; mais il a un cachet, ce sacristain, il a de la naïveté et une certaine simplicité agreste qui ne me déplaît point. Vous avez quelquefois lu, à la suite de ces feuilles, des fables dont il est l’auteur, et dans lesquelles vous avez dû remarquer des choses bien précieuses.

— On nous a donné l’année dernière une assez mauvaise traduction des fameuses Nuits d’Young. M. de Moissy en a emprunté les morceaux qui lui ont paru les plus beaux et les a ornés de ses rimes. Il vient de publier sa rapsodie rimée sous le titre de Vérités philosophiques tirées des Nuits d’Young, et mises en vers libres sous différents titres relatifs aux sujets qui sont traités dans chaque article, brochure in-8° de cent soixante-six pages. Si vous perdez votre temps avec les Vérités nocturnes de M. de Moissy, je déclare que je ne compte avoir nulle part à cette iniquité. Les amateurs des Nuits d’Young et tous ceux qui sont soupçonnés d’anglomanie viennent d’être attaqués dans une brochure intitulée les Jours, pour servir de correctif et de supplément aux Nuits d’Young, par un mousquetaire noir[1], Personne ne lit ces pauvretés.

M. Bret, auteur triste et chagrin à qui nous devons quelques froides comédies qui ont été jouées sans succès, a aussi fait une satire contre nos poëtes dramatiques modernes, épître en vers chagrins adressée à Lycandre, sous le titre d’Essai d’une poètique à la mode. Une satire ennuyeuse est un triste don du ciel.

  1. L’abbé J.-H. Rémy.