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Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 9.djvu/104

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et quelques pages. C’est de la chevalerie avec une préface en vers, où le sombre Baculard et les anglomanes sont fort maltraités. Nos petits auteurs se partagent aujourd’hui en deux brigades ; l’une tient pour l’horreur, l’autre pour la gaieté ; elles réussissent à peu près également dans leurs entreprises : la brigade sombre fait souvent rire, et la brigade gaie fait souvent bâiller.

Lettres variées de mademoiselle de Saint-Filts à madame de Rochel, par madame de M***, deux parties in-12. Je ne connais pas ce nouvel auteur femelle, qui s’est mis en tête d’imiter Mme Riccoboni. Ah ! oui, je t’imite !

— Le succès étonnant de la Lettre à madame la comtesse Tation[1] n’a pas manqué d’exciter une noble émulation entre les faiseurs de pointes, et l’un de ces hommes de génie a publié une Réponse de madame la Comtesse Tation à la Lettre du sieur de Bois-Flotté, étudiant en droit-fil. Laissons là ces platitudes détestables, en rougissant de l’attention que le public a daigné y faire pendant quelque temps. Mais il est écrit que je ne me tirerai jamais des charades. Ne voilà-t-il pas M. le chevalier de Boufflers qui s’avise d’en faire une en prose ? On ne peut supprimer ce que fait M. le chevalier de Boufflers, parce que ses folies aimables ont un caractère original et distingué. Transcrivons donc la charade de M. le chevalier de Boufflers.


LOGOGRIPHE EN FORME DE CHARADE
Adressé a une jolie femme.

« Vous avez, madame, la première partie ; j’ai la seconde.

« Si vous n’aviez pas la première, je n’aurais pas la seconde.

« Si vous saviez à quel point j’ai la seconde, vous m’accorderiez le tout.

« Si vous m’accordiez le tout, vous ne pourriez me refuser la première partie.

« Si j’avais la première je ne cesserais d’avoir la seconde, et je n’aurais plus rien à désirer.

« Je dois vous dire, pour que vous entendiez mon logogriphe,

  1. Voir t.  VIII, p. 503.