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III

ARRIVÉE. — MARSEILLE

Notre navire nous débarqua définitivement à Marseille. Cette ville, qui fut, dit-on, fondée par un peuple peu raisonnable, ne m’en paraît pas moins très-judicieusement située. Sa physionomie rappelle celle d’une personne fort entendue, dont malheureusement l’intelligence a paralysé les tendances généreuses de l’âme.

J’ai rarement vu se coudoyant et gravitant dans les mêmes lieux plus de marchands, d’agents d’affaires, de banquiers, de courtiers, de contrebandiers, de matelots, sans parler des filous et des scélérats.

J’eus un moment l’idée de voyager seul, sans mes compagnons, sans le secours de guides ; mais on verra bientôt que les événements en décidèrent autrement. — On s’imagine qu’il est impossible de se faire entendre chez les étrangers si l’on ne connaît pas parfaitement leur langue. C’est un préjugé de novice. Il suffit d’une cinquantaine de mots pour se faire comprendre des