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gens instruits, et, ceci pourra peut-être surprendre, d’un seul geste pour se faire saisir à merveille des mercenaires. En France, où l’esprit est fort développé, parlez, si bon vous semble, japonais à des gens qui ne connaissent que leur langue, mais montrez une bourse, et tout ira bien.

Puisque les palanquins ne sont pas du goût des Européens, je fus obligé d’avoir recours aux voitures. — Qu’il y a pourtant de différence entre un moelleux norimon porté doucement par des coulis, et ces chars bruyants qui retentissent sur les pavés ! Je m’étonne que les Français, qui ne se refusent guère de voluptés, n’aient pas adopté celle-là, et je prétends même que c’eût été un bienfait pour la nation.

En conscience, ne vaut-il pas mieux donner du pain aux hommes que de l’avoine aux chevaux ? Et n’aurait-on pas, au moins de cette façon, utilisé cinq à six cent mille individus qui n’ont de capacité que dans les bras et qui, dans l’état présent des choses, l’emploient souvent fort mal ? J’en réfère au gouvernement français.

À Marseille, comme dans la plupart des villes de France, sur cinq boutiques, il en est au moins une où les gens s’attablent autour d’un pot de bière ou d’une bouteille de vin.

Fatigué d’une longue course à travers la ville, je me décidai à entrer dans un de ces établissements ouverts