Page:Cortambert - Impressions d'un japonais en France, 1864.pdf/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

distingués ; — de distance en distance, se tiennent dans les encoignures certains personnages d’excellentes manières qui conversent avec les étrangers sur un plan d’égalité, et prennent rapidement de petites notes lorsqu’ils ont le dos tourné : aux yeux des domestiques, ils passent pour observer les voyageurs, et, aux yeux des voyageurs, pour inspecter les domestiques.

Que de détails j’aurais à fournir sur ce merveilleux hôtel, où l’étranger est, en vérité, plus confortablement que chez lui ! Il me faut pourtant les passer sous silence, car j’ai mieux que cela à vous offrir.

J’allais me reposer des fatigues de la journée, lorsque Francœur frappa à ma porte et m’annonça que, si je souhaitais de m’initier immédiatement aux usages de la société parisienne, il m’emmènerait sur l’heure dans une soirée.

— Tu veux dire dans une nuit ! m’écriai-je en lui montrant l’aiguille de la pendule qui indiquait déjà dix heures du soir.

— Le mot ne fait rien à l’affaire ! répliqua-t-il. Voulez-vous, oui ou non, que je vous introduise dans un salon ?

— Comment donc ! j’accède avec empressement.

— Eh bien ! partons.

Ceci dit, nous sortîmes.