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VII

UN BAL

Il était environ dix heures et demie quand nous pénétrâmes dans un salon d’une dimension fort modeste, où se pressaient à s’étouffer dix fois plus de personnes que ne comportait l’étendue de la pièce.

Un grand nombre de bougies et un lustre éclairaient brillamment la salle, et le coup d’œil, tout d’abord, ne laissa pas que de flatter mes sens. C’était un mélange de nudités, d’étoffes éclatantes, de parures étincelantes, de bijoux et de fleurs ; — des parfums pénétrants se répandaient au milieu de cette chaude atmosphère. J’éprouvai comme un éblouissement ; il fut passager.

Le costume noir des hommes, leur air plus grave et plus compassé que celui d’un prêtre à l’office me firent descendre des hauteurs où j’étais monté, et les désillusions commencèrent, quand je me rapprochai de ce cercle de dames que le coup d’œil d’ensemble m’avait montrées si séduisantes !