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VIII


LETTRE DE TSOUTSIMA À KOUEN-FOU ET RÉPONSE
DE KOUEN-FOU À TSOUTSIMA. — L’EUROPE

Deux jours après mon arrivée, une lettre de Yédo me fut remise ; elle portait la signature de mon vertueux ami le docteur Tsoutsima et contenait ces phrases :

« Très-vénéré et savant lettré,

« Si ton malheur veut que tu n’aies pas atteint la très-sublime place que te réserve Con-fu-tsé dans ses demeures célestes (en d’autres termes, si tu n’es pas mort), tu dois être dans une des capitales de l’extrême Occident. Je t’adresse cette missive à Paris, assuré que, dans une cité qui ne compte pas plus d’habitants, mes paroles iront sûrement te trouver. Les dieux savent si j’eusse aimé faire comme mes paroles, mais tu es hirondelle et moi fourmi. Tu étends tes ailes et t’envoles, tandis que moi, attaché par le destin, je ne sors pas