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je suis, en me déchaussant le pied droit, ton plus inséparable ami.

« Tsoutsima. »

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le soir même, je sortis mes pinceaux, humecta mon encre, et me mis bravement à répondre à Tsoutsima.

« Très-célèbre lettré,

« Reçois, avec mes félicitations sur ton patriotisme, mes remercîments sur la faveur dont tu veux bien m’honorer. Correspondre avec l’éminentissime historien du Japon, lui fournir des matériaux, c’est vivre pour l’éternité.

« Sans plus attendre, j’arrive aux faits. — Tu m’interroges sur les tendances des Européens. Si j’écoutais mon premier mouvement, je te déclarerais net que je n’y comprends rien.

« Je vois, ici, des peuples qui jurent ne plus vouloir de souverain et se hâtent d’en prendre d’autres ; — là, des rois qui se serrent cordialement la main et se détestent ensuite ; je vois des nations généreuses au fond qui s’appliquent à l’être le moins possible dans la forme, et qui préfèrent à des qualités sans profit d’affreux défauts profitables ; je vois bien d’autres choses, mais je les passe…