Page:Cortambert - Impressions d'un japonais en France, 1864.pdf/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Brisons avec une sotte et ridicule obéissance. L’esprit a ses droits. Pas de noblesse hormis celle de l’intelligence ! » Ils se tinrent tous ces discours, bas ou haut, je n’en sais rien ; mais ce qu’il y a de certain, c’est que les derniers de ces rois eurent les cheveux coupés (fait exécrable en Chine et dans l’ancienne France), et furent enfermés dans un cloître où on leur enjoignit, en les raillant, de prier pour tous et en particulier pour ceux qui leur avaient facilité l’entrée du couvent. Il faut bien en conclure que de bonne heure les Français furent étrangement dégénérés, puisqu’ils trouvaient préférable de se placer sur un trône plutôt que d’adorer à tout jamais tranquillement leur Dieu, dans le calme absolu du monastère.

« Un des fils de ces maires du palais (c’était là le nom de ces ambitieux) fut le plus grand, le plus fort, le plus courageux guerrier de son temps. Cet homme, qui ne craignit ni la guerre, ni la religion, ni l’instruction, ni les femmes, est encore aujourd’hui considéré comme une sorte de divinité ; aussi lui a-t-on accordé une niche dans le temple des kamis.

« L’activité de cet illustre personnage se portait sur tout. Il fit couler beaucoup de sang pour civiliser, c’est l’usage ; il fit établir une école dans son propre palais ; ce n’est pas l’usage, mais n’importe. Il était au-dessus des hommes et naturellement des préjugés.