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Page:Cosquin - Les Contes indiens et l’Occident, 1922.djvu/309

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— 20o — Le dénouement est un peu brodé : non seulement le petit garçon de huit jours, qu’exige le roi, doit savoir parler, mais il doit « ra- conter au roi une histoire dont le commencement soit mensonge et la fin soit mensonge ». — Le conte de mensonges (le Lûgen- mœrchen d.es Allemands) raconté par le petit, — qui est aussi l’enfant nouveau-né de la sœur de la jeune femme, — rappelle tout à fait les contes européens de cette classe. Ce qui .est tout à fait curieux et vraiment suggestif, c’est qu’à ce conte du type (altéré, mais parfaitement reconnaissable) de ’ Epouse- fée, les conteurs arabes d’Egypte juxtaposent, — comme histoire du fils du pécheur, — un autre conte, lequel est du type de la Belle aua- cheveux d’or. On dirait que les auteurs de cette juxtaposition. Egyptiens ou autres, ont senti l’affinité qui existe certainement entre les deux types de contes, bien qu’elle puisse échapper à première vue. ^’eut-on se convaincre de cette affinité ? Ici et là, le héros est envoyé par un roi en des expéditions périlleuses ; ici et là, il y a une femme que le roi veut épouser. Seulement, dans les contes du type de la Belle aux cheveux d’or, la femme est une princesse inconnue, dont l’existence a été signalée au roi par les ennemis du héros, et ce sont ces ennemis qui, pour le perdie, le font envoyer conquérir cette princesse pour le roi. Au contraire, dans la plupart des contes du type de V Epouse-fée, la femme est la femme même du héros, que le roi a vue et qu’il veut enlever à son mari’ ; et c’est le roi, non pas des ennemis, qui cheiche à se débairasser du jeune l’omme en exigeant de lui, sous peine de mort, l’exécution de tàch.es impossibles. - L’analogie entre les deux types de conte n’explique-t-elle pas cette sorte d’attraction qui, dans le récit arabe d’Egypte, les a accolés l’un à l’autre ? Mais, disons un mot d.e cette histoire égyptienne de Mohammed r.visé, le fils du pécheur. Nous y voyons reparaître le poisson mer- veilleux, qui manquait dans l’histoire du pécheur, père de Mo- hammed : A la suite de démôlés avec le fils du roi, son compagnon d’école, Mohammed est battu par le maître et déclare à son père qu’il ne veut plus retourner à 1 école et qu’il deviendra, lui aussi, un pécheur. Son père lui donne les instruments de pèche et lui dit d’aller pêcher le lendemain. De son premier coup de filet. Mohammed prend lui routrct. ot il se prépare à le faire griller pour son déjeuner, quand le poisson lui