Page:Cosquin - Les Contes indiens et l’Occident, 1922.djvu/310

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— 290 — dit : « Ne me briilc pas, Mohammed ; je suis une des prinee.sxes dn fleuve ; remets-moi dans l’eau, e[ je l’aiderai au temps du malheur. » Le jeune homme remcl le poisson dans le lleiivc. ki, la (( piincesse du lleuve » [du Nil] n"ép(nise pas celui (]ui l’a épargnée, cl elle ne (|uitl(> pas un seul itislaid sa forme de |)oisson ; elle Joui’ sinipli’nieril, à l’étrai-d de son hicMiraiteur, le rôle de conseillère, coiunie le ciical inereilleu d.c laid de coules du type de la Belle (tn.v cheveux d’or. Klie aide nolarninent Mohammed à enlever, pour l’auicner au roi, la liiie du Sullan de la Terre erle. — Nous axons doiué, dans nos (A)iitcs popuhiires de Lorruine (II, p. i(î5), le rt’sunu’ do celle hisloire. covrns api’arkniks avec inthodcctkin i :t i)r :N()CK.Mi :NT duteu i :ms Voici niainlenanl un petit groupe de contes, qui tient encore de V Epouse-fée, et se rattache aussi, — par un lien très ténu, il est vrai, — à la Belle aux cheveux d’or. D’abord, un conte de l’Indo-Chine, que M. le capitaine Bonifacy, de l’Infanterie coloniale, a recueilli, entre autres contes très inté- ressants, au Tonkin, dans la province de Tuyên-quang, chez les tribus de race Man, populations qui habitaient primitivement Les montagnes du sud de la Chine et que la pression chinoise a refoulées hors de l’empire (i) : Un jeune liomme, qui a rendu service au roi des Dragons (de la mer) en lui retirant mi hameçon de la bouche, est invité par son obligé à choisir entre trois parasols [c’est bien couleur locale]. Le jeune homme en prend un au liasard, et il apprend du dragon qu’en ouvrant ce parasol en temps de sécheresse, il aura de la pluie tant qu’il en voudra pour arroser ses rizières. Un jour qu’il se sert du parasol, il en voit tomber un petit poisson bleu argenté ; il le met dans une jarre d’eau pure. A partir de ce mo- ment, tous les ouvrages de sa maison se trouvent faits comme par en- chantement. Afin de savoir si le poisson n’est pas pour quelque chose dans l’affaire, le jeune homme se cache dans le grenier au dessus de la jarre, tenant en "main un pilon à riz. Ce qu’il a prévu, arrive : le poisson, se changeant en une belle jeune fille, vêtue d’habits magni- fiques (elle est une des filles du roi des Dragons), sort de la jarre et se met à faire le ménage. Aussitôt le jeune homme laisse tomber son (1) Bulletin de l’Ecole française d’E.vtrème-Orient, II (1903), p. 27G et suiv.