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les voies de l’amour

J’avais beaucoup de peine de voir mon meilleur ami dans cet état d’esprit qui m’inspirait de grandes inquiétudes. J’avais peur qu’il ne se laissât aller complètement au désespoir et qu’il ne mît un terme à la vie qui lui paraissait trop lourde. Quelle était la source de son mal ? Quelle était la cause de cette neurasthénie qui semblait empirer de jour en jour ? « Jean, mon pauvre Jean, lui disais-je avec les marques de la compassion la plus vive qui aurait touché tout autre que lui, as-tu perdu toute confiance en moi ? Je t’ai aimé et je t’aime encore presqu’à l’égal de ma Lucille ; je veux ton bien, ton repos, et, quand je t’offre mes services, tu te froisses, tu te choques et me repousses comme si je n’avais aucun titre, aucun droit à ton amitié. Jean si tu as des tracas d’argent, ma bourse est toujours ouverte ; puises-y à pleine main et retrouve la paix dans l’acquit de tes dettes. Jean, aimes-tu encore Béatrice qui aurait, sans le vouloir, froissé tes sentiments, blessé ton amour ? Oh ! dis-le moi et je tenterai de vous réconcilier. Oh ! mon Jean, sois sûr de l’amour de Béatrice. Ne vois-tu pas comme tu lui causes de la peine, comme elle souffre de ton éloignement, comme elle est triste elle-même de ta tristesse ? Lui préfères-tu Andrée ? Vous sembliez tant vous aimer depuis quelque temps que je ne puis croire que ton chagrin vienne d’elle. Un mot mal interprété vous aurait-il brouillés ? Oh ! dis-le moi, Jean, et je m’approcherai d’Andrée. Je lui