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les voies de l’amour

peuvent plus supporter mon corps si léger cependant. Mère, reconduisez-moi dans ma chambre, dans mon grand lit blanc où je veux attendre la mort que j’appelle de toutes les forces de mon âme. »

« Ma mère et la bonne reconduisirent chez elle la pauvre Andrée qui se soutenait à peine. Elles la couchèrent dans son grand lit blanc. Tous les jours ma mère la visitait et passait de longues heures près d’elle, l’entourant des soins les plus tendres, lui offrant toutes les consolations que sa vieille amitié pouvait lui suggérer. Tous les jours ma mère m’écrivait. Elle me dépeignait avec tristesse les progrès rapides de la maladie. Constamment ma mère me suppliait d’avoir un peu de pitié pour mon amie d’enfance qui me voulait dire un dernier adieu avant de quitter la terre. « Mère, disait la pauvre moribonde, appelez mon Michel ; dites-lui de venir ; je l’attends et je veux lui promettre, en lui disant mon dernier adieu, de ne pas plus l’oublier là-haut qu’ici-bas. Dites-lui de venir, d’accourir et là-haut je prierai pour lui, pour son bonheur ; là-haut je veillerai sur lui. Ah ! le revoir ! le revoir encore une fois et emporter là-haut son souvenir ; Dieu me le permettra, n’est-ce pas ? »


« Ah ! chers amis, je vous le dis franchement, cette visite à une moribonde, victime de l’amour, ne m’attirait nullement, malgré toute l’intimité, toute l’amitié,