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les voies de l’amour

pour la première fois. Nous aurions passé la nuit entière à rêver tout éveillés.

« Le lendemain, quand je m’éveillai, le soleil était déjà haut et ses rayons, tombant obliquement, miroitaient sur la surface de la mer qui en renvoyait les reflets brillants sur le plafond de ma chambre où ils se jouaient en trépidations rapides. Je me levai et m’accoudai à ma fenêtre pour admirer presque en extase ces jeux dont la nature est si prodigue. C’était ma prière du matin au Dieu qui a fait la nature si grandiose et toujours si attrayante. Que les poètes ont raison de chanter éternellement le sable blanc de la plage, l’eau verte ou bleue de la mer, les feux du soleil, l’éther du firmament qui empruntent tant de couleurs et d’aspects variés.

« La mer, au début du flux, roulait de grosses vagues qui venaient se briser en paquets d’écume blanche sur la plage déjà couverte par les centaines de baigneurs qui attendaient avec impatience la marée haute pour aller se jouer dans les flots plus agités. Je me hâtai de descendre et d’aller chercher ma petite Andrée pour jouir en curieux des scènes multiples, cocasses et parfois scabreuses qu’offre une plage à l’heure du bain. Ici et là, en maillot écourté, des baigneurs isolés, étendus sur le dos, se chauffaient, véritables lézards, aux rayons ardents du soleil. Des jeunes gens des deux sexes se jouaient sur