Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 10.djvu/6

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se révolte contre une soumission forcée, et c’est par d’autres preuves qu’il veut convaincre Saladin de sa fidélité. Il dit un mot, et aussitôt ses troupes éparses se réunissent autour de la ville des fossés se creusent, des murs s’élèvent, des retranchemens se forment de toutes parts ; car si le prince est décidé à se défendre contre Metchoub il ne voudrait point l’attaquer. Jamais mortel n’eut mieux que lui toutes les qualités qui font l’homme de guerre à une bouillante valeur il joint une prudence consommée tout en combattant comme un soldat, il se souvient qu’il est chef, et dans le moment où il paraît le plus occupé à lever la lance et à pousser le javelot, il ne cesse de conduire et de diriger l’armée, à laquelle il est plus utile encore par ses lumières que par la force d’un bras que rien n’égale.

Le second jour après le départ de Mathilde, les sentinelles placées sa haut des tours du Caire avertissent le prince qu’on aperçoit au loin dans la plaine, à travers des nuages de poussière, de nombreux ba-