Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 10.djvu/7

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taillons dont les lances étincellent dans les airs. Malek-Adhel assemble ses troupes et le peuple dans la place publique, et leur dit : « Saladin me croit un rebelle ; mais je jure qu’il se trompe et je le lui prouverai il envoie Metchoub chercher ma tête, voulez-vous la lui livrer ? » Un cri d’horreur retentit, et les regards de Malek-Adhel ne rencontrent que des regards qui lui jurent qu’il n’y a pas un seul homme autour de lui qui ne soit prêt à lui donner sa vie. De si vifs témoignages d’amour le touchent, l’étonnent, l’instruisent de l’étendue du pouvoir dont il dispose ; mais il ne peut aimer un pouvoir avec lequel il pourrait être maître de l’Égypte entière, et qui ne lui a pas permis de garder Mathilde près de lui ; et si en tout temps ce héros eût dédaigne un trône usurpé combien plus maintenant cette ambition doit paraître étroite~ bornée, insuffisante aux vastes désirs d’un cœur qui ne peut être rempli que par les immenses félicités de l’amour !

Matek-Adhel sent bien qu’en opposant