Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/106

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pur comme l’innocence, comme les anges, comme vous. »


Un peu plus bas, l’apostille suivante était écrite de la main même du gouverneur :


« Non, Mademoiselle, ce n’est point avec mon fils que vous devez partir ; je ne doute point de son honneur ; mais le vôtre doit être à l’abri de tout soupçon. En allant montrer à la Cour de Russie des vertus trop touchantes pour n’être pas couronnées, il ne faut pas risquer de faire dire que vous avez été conduite par votre amant, et flétrir ainsi le plus beau trait de piété filiale dont le monde puisse s’honorer. Dans votre situation, il n’y a de protecteurs dignes de votre innocence, que Dieu et votre père : votre père ne peut vous suivre, Dieu ne vous abandonnera pas. La religion vous prêtera son flambeau et son appui ; abandonnez-vous à elle ; vous savez à qui j’ai permis l’entrée de votre cabane. En vous remettant ce papier, je vous rends