Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/107

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dépositaire de mon sort : car si une pareille lettre était connue, si on pouvait se douter que j’aie favorisé votre départ, je serais à jamais perdu ; mais je ne suis pas même inquiet : je sais à qui je me confie, et tout ce qu’on doit attendre de la force et de la vertu d’une fille qui s’apprête à dévouer sa vie à son père. »


En finissant cette lettre, la voix de Springer était plus forte et plus animée, car il voyait avec orgueil les vertus de sa fille et l’estime qu’on en faisait ; mais la tendre mère ne voyait que son départ : pâle, abattue, sans mouvement, elle regardait sa fille, levait les yeux au ciel, et n’avait plus la force de pleurer. Élisabeth se mit à genoux devant eux et leur dit :

« Ô mes parents ! laissez-moi vous parler ainsi ; ce n’est que dans une humble attitude qu’on doit demander la plus grande de toutes les félicités. J’ose aspirer à celle de vous rendre votre liberté, votre bonheur, votre patrie, depuis plus d’une année, voilà quel est l’objet de mes plus