Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/134

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son petit paquet sur son dos, et fit quelques pas pour s’éloigner ; mais en tournant encore une fois la tête vers la cabane qu’elle abandonnait, ses sanglots la suffoquèrent, elle se précipita toute en larmes devant la porte où dormaient ses parents :

« Mon Dieu, s’écria-t-elle, veillez sur eux, protégez-les, conservez-les-moi, et ne permettez pas que je repasse jamais ce seuil, si je ne devais plus les retrouver. »

Alors elle se lève, se retourne, elle voit son père debout derrière elle.

« Ô mon père ! vous ? Pourquoi, mon père, pourquoi venir ici ?

— Pour te voir, t’embrasser, te bénir encore une fois ; pour te dire : Mon Élisabeth, si durant les jours de ton enfance : j’en ai passé un sans te montrer ma tendresse, si une seule fois j’ai fait couler tes larmes, si un regard, une parole sévère ont affligé ton cœur, avant de t’éloigner, pardonne, pardonne à ton vieux père, afin que, s’il n’est plus destiné au bonheur de te voir, il puisse mourir en paix.

— Ah ! ne dis point, ne dis point