Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/135

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ceci, interrompit Élisabeth.

— Et ta pauvre mère, continua-t-il, quand elle s’éveillera, que lui dirai-je ? que lui répondrai-je, quand elle me demandera son enfant ? Elle te cherchera dans cette forêt, sur les rives de ce lac ; je la suivrai partout en pleurant avec elle, en appelant partout avec elle notre enfant, qui ne nous répondra plus. »

À ces mots, Élisabeth s’appuya à demi évanouie contre le mur de la chaumière. Son père vit qu’il l’avait trop émue, il se reprocha vivement sa faiblesse.

« Ma fille, lui dit-il avec une voix plus calme, prends courage : je prendrai courage aussi ; je te promets, non de consoler ta mère, mais de la fortifier contre la douleur de ton départ ; je te promets de te la rendre quand tu reviendras ici. Oui, mon enfant, soit que le succès couronne ou non ton pieux voyage, tes parents ne mourront pas sans t’avoir revue. »

Alors il dit au missionnaire qui, les yeux baissés et dans un profond attendrissement, se tenait à