Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mis près de trois mois à se rendre de Sarapoul à Volodimir ; et grâce à l’hospitalité des paysans russes, qui, pour du lait et du pain, ne demandent jamais de paiement, son faible trésor n’était pas entièrement épuisé ; mais elle commençait à manquer de tout : ses chaussures étaient déchirées, ses habits en lambeaux la garantissaient mal d’un froid qui était déjà à plus de trente degrés, et qui augmentait tous les jours. La neige couvrait la terre de plus de deux pieds d’épaisseur ; quelquefois en tombant elle se gelait en l’air, et semblait une pluie de glaçons qui ne permettait de distinguer ni ciel, ni terre ; d’autres fois, c’étaient des torrents d’eau qui creusaient des précipices dans les chemins, ou des coups de vent si furieux, qu’Élisabeth