Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/181

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l’exilé ; et, dans ces déserts où l’on m’envoie, si je ne suis point tout à fait esclave, je saurai trouver la cabane de vos parents, et leur dire ce que vous avez fait aujourd’hui. »

Avec le cœur d’Élisabeth, le don d’un trône l’eût bien moins touchée que l’espoir des consolations qu’on lui promettait de porter à ses parents. Elle ne possédait plus rien, rien que la petite pièce de monnaie du batelier du Volga, et cependant elle pouvait se croire opulente, car elle venait de goûter les seuls vrais biens que les richesses puissent procurer : par ses dons, elle avait fait la joie d’un père ; elle avait consolé l’orpheline en pleurs ; et voilà pourtant ce qu’un seul rouble peut produire entre les mains de la charité !



Depuis Volodimir jusqu’à Pokrof, village de la couronne, le pays est dans un bas fond très marécageux, et couvert de forêts d’ormes, de chênes, de trembles et de pommiers sauvages. Dans l’été, ces différentes espèces d’arbres forment des