« Votre père est libre, lui dit-il ; je vous accorde sa grâce. »
Élisabeth n’en entendit pas davantage. À ce mot de grâce, une trop vive joie la saisit, et elle tomba sans connaissance entre les bras de Smoloff. On l’emporta à travers une foule immense qui s’ouvrit devant elle, en jetant des cris et en applaudissant à la vertu de l’héroïne et à la clémence du monarque. On la transporta dans la demeure du bon Jacques Rossi, c’est là qu’elle reprit l’usage de ses sens. Le premier objet qu’elle vit fut Smoloff à genoux auprès d’elle ; les premiers mots qu’il lui dit furent les paroles qu’elle venait d’entendre de la bouche du monarque :
« Élisabeth, votre père est libre ; sa grâce vous est accordée. »
Elle ne pouvait parler encore, ses regards seuls disaient sa joie et sa reconnaissance, ils disaient beaucoup. Enfin, elle se pencha vers Smoloff ; d’une voix émue, tremblante, elle prononça le nom de son père, celui de sa mère :
« Nous les reverrons donc, ajouta-t-elle, nous jouirons de leur bonheur. »