Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 7.djvu/263

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Madame de Woldemar passa ses jours dans la plus haute dévotion, et ne quitta plus le couvent où elle s’était retirée ; elle désira que les enfans d’Albert portassent le nom d’Ernest et d’Amélie, mais elle refusa constamment de les voir jusqu’au moment de sa mort : alors seulement elle les appela auprès d’elle, leur légua tout son bien, demanda à leur innocence des prières pour le salut de son âme, et expira poursuivie par l’image de son fils, et doutant de la miséricorde divine.

Albert et Blanche élevèrent l’enfant d’Amélie avec les leurs : les soins et les caresses qu’ils lui prodiguaient lui auraient fait oublier qu’il était orphelin, si Albert n’eût trouvé un douloureux plaisir à lui rappeler sans cesse sa mère, et à en graver le souvenir sacré dans son âme pure et sensible. Toutes les instances de M. Grandson ne purent engager Albert à lui céder le précieux dépôt que sa sœur lui avait remis ; mais, pour adoucir les regrets de ce respectable vieillard, et en reconnaissance de