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Page:Cottin - Claire d Albe (Maradan 1799).pdf/22

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formés, vous confondez vos enfans, le soin de les élever double de charme en vous en occupant ensemble, et c’est du sein de cette jouissance que je vous arrache pour vous mener dans un pays nouveau, dans une terre éloignée ; vous voilà seule à vingt-deux ans, sans autre compagnie que deux enfans en bas âge et un mari de soixante ; eh bien ! je vous retrouve la même, toujours tendre, toujours empressée ; vous êtes la première à remarquer les agrémens de ce séjour ; vous cher chez à jouir de ce que je vous donne, pour me faire oublier ce que je vous ộte ; mais le mérite unique, inappréciable de votre complaisance, c’est d’être si naturelle et si abandonnée, que j’ignore moi-même si le lieu que je préfère, n’est pas celui qui vous plaît toujours davantage.