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Page:Cottin - Claire d Albe (Maradan 1799).pdf/32

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comment me croire seule, quand je vois la terre s’embellir chaque jour d’un nouveau charme ? Déjà le premier né de la nature s’avance, déjà j’éprouve ses douces influences, tout mon sang se porte vers mon cœur qui bat plus violemment à l’approche du printemps ; à cette sorte de création nouvelle, tout s’éveille et s’anime ; le desir naît, parcourt l’univers et effleure tous les êtres de son aile légère ; tous sont atteints et le suivent ; il leur ouvre la route du plaisir, tous enchantés s’y précipitent ; l’homme seul attend encore, et différent sur ce point des êtres vivans, il ne sait marcher dans cette route que guidé par l’amour. Dans ce temple de l’union des êtres, où les nombreux enfans de la nature se réunissent, desirer et jouir étant tout ce qu’ils veulent, ils s’arrêtent