Aller au contenu

Page:Cottin - Claire d Albe (Maradan 1799).pdf/33

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et sacrifient sans choix sur l’autel du plaisir ; mais l’homme dédaigne ces biens faciles entre le desir qui l’appelle, et la jouissance qui l’excite ; il languit fièrement s’il ne pénètre au sanctuaire ; c’est là seulement qu’est le bonheur, et l’amour seul peut y conduire… Ô mon Élise ! je ne le tromperai pas, et tu m’as devinée ; oui, il est des momens où ces images me font faire des retours sur moi-même, et où je soupçonne que mon sort n’est pas rempli comme il aurait pu l’être : ce sentiment, qu’on dit être le plus délicieux de tous, et dont le germe était peut-être dans mon cœur, ne s’y développera jamais et y mourra vierge ; sans doute, dans ma position, m’y livrer serait un crime, y penser est même un tort ; mais crois-moi, Élise, il est rare, très-rare que je m’appuie