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Page:Coubertin - L Evolution Francaise sous la Troisième République, 1896.djvu/151

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la tunisie et l’égypte.

reçut, en compensation, l’offre de la présidence de la commission de la Dette publique. M. Duclerc, président du conseil, la déclina ; préoccupé surtout de liquider les difficultés présentes et de réserver l’avenir, il s’abstint de faire une contre-proposition. Au mois de janvier 1883, il annonça à la Chambre que les négociations en resteraient là et que la France conservait sa liberté d’action pleine et entière à l’égard des affaires d’Égypte.

Qu’en pourrait-elle faire ? L’Égypte semblait perdue pour elle. Lord Granville avait informé l’Europe du résultat de la campagne et avait fait suivre ses déclarations de quelques aperçus sur la neutralisation du canal, la réorganisation de l’armée égyptienne et des services publics ; les puissances avaient accueilli cette communication sans marquer de surprise ni de mécontentement. Mais il advint que la conquête ne s’organisa pas sans déboires et incidents de tout genre, et qu’en Angleterre même un certain nombre d’hommes politiques insistèrent pour que l’Égypte fût évacuée dès que l’ordre y serait rétabli. À la fin de 1883, comme une partie des troupes allaient être rapatriées, un désastre essuyé par le général Hicks à la tête d’un corps de réguliers égyptiens contre les insurgés soudanais permit au gouvernement britannique de contremander l’évacuation partielle ; en 1884, ce fut le Mahdi qui servit de prétexte, et ce prétexte-là, du moins, était sérieux : on sait comment le général Gordon s’enferma dans Karthoum et comment l’expédition envoyée à son secours arriva trop

    la bataille de Tel-el-Kébir avait été gagnée par la « cavalerie de Saint-Georges ». On nommait ainsi les pièces d’or d’une livre sterling sur lesquelles se trouvait l’effigie de saint Georges terrassant le dragon.