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le ministère jules ferry.

Ferry comme ministre de l’intruction publique ; elle présente un grand caractère d’unité et même de modération, mais elle fut exposée sans les ménagements désirables et imposée avec une certaine brusquerie ; il arrivait alors au grand maître de l’Université de dire violemment des choses douces. Plus tard, il sut mieux choisir ses expressions, il eut la risposte moins blessante et se contint plus habilement. En 1883, une impression batailleuse restait de son premier ministère qui contribua à grouper autour de lui, au début du second, l’ensemble des républicains ; ce qu’il y avait de moins bon en lui les attirait, et ils ne savaient point deviner ce qui s’y trouvait de meilleur. Les derniers événements, le dépit que leur causaient l’échec, puis la mort de Gambetta, faisaient naître en eux le désir d’une lutte âpre et décisive d’où la République sortirait définitivement triomphante, ayant terrassé tous ses ennemis. Avec Gambetta, ils auraient volontiers pacifié ; avec Jules Ferry, ils voulaient se battre.

Le président du conseil reprit ce portefeuille de l’instruction publique qui lui était cher et qu’il ne devait échanger qu’un peu plus tard contre celui des affaires étrangères ; il s’entoura de collaborateurs appartenant au parti modéré[1]

    au 7 août 1882 ; du 21 février au 20 novembre 1883. Les principales lois auxquelles il attache son nom sont celles : du 7 août 1879, sur l’établissement des Écoles normales primaires ; du 27 février 1880, sur le Conseil supérieur de l’instruction publique ; du 18 mars 1880, sur la collation des grades et la liberté de l’enseignement supérieur ; du 21 décembre 1880, sur l’enseignement secondaire des jeunes filles ; du 16 juin 1881, sur les titres de capacité de l’enseignement primaire ; du 16 juin 1881, sur la gratuité de l’enseignement primaire ; du 18 mars 1882, sur l’obligation de l’enseignement primaire ; du 20 mars 1883, sur l’augmentation du fonds des subventions et avances pour la caisse des Écoles.

  1. Il confia les affaires étrangères à M. Challemel-Lacour, la marine à M. Ch. Brun, la guerre au général Thibaudin ; nous verrons dans quelles