plète, et quand ses victoires successives eurent découragé ses adversaires de la première heure, elle vit rentrer en scène par la gauche les éléments perturbateurs qui venaient, à droite, d’être réduits au silence. En même temps que la restauration de l’état de choses monarchique apparut de jour en jour plus improbable et que ceux-là mêmes qui ont le plus de motifs de la désirer eurent perdu confiance en l’avenir, la Révolution avec ses doctrines absolues et ses procédés violents redevint l’idéal de tout un parti qui se réclama d’elle et sembla disposé à abandonner de plus en plus les voies légales dans la poursuite de ses revendications. Là en sont les choses à l’heure où paraissent ces lignes. L’auteur se gardera de conclure par le mot : progrès. C’est là un terme trop déterminatif et que l’expérience des générations successives a, souvent, effacé du sommet des monuments où l’enthousiasme des contemporains l’avait inscrit.
Le progrès est relatif ; il peut exister entre une période historique et une autre sans que la chose publique se perfectionne, — entre une nation et une autre sans que le monde s’améliore. La marche en avant de l’humanité est si lente, si retardée ! Tant de brumes l’égarent ! tant d’obstacles l’arrêtent ! tant de mauvaises rencontres la forcent à rétrograder ! En général, une nation est en progrès, si les germes qui sont en elle continuent à se développer librement ; les institutions qui la ré-