caux présentaient ; la fête donnée le 15 mai par le comte de Paris à l’occasion du mariage de sa fille, la princesse Amélie, avec le prince royal de Portugal, duc de Bragance, avait-elle donc modifié la situation ? On ne pouvait le prétendre sérieusement ; les républicains, en prenant ce mariage pour prétexte d’une loi de défense des institutions républicaines, soulignaient fort maladroitement un des arguments préférés des partisans de la forme monarchique. À cette époque, où la République n’était point encore sortie définitivement de son isolement en Europe, les royalistes pouvaient rappeler logiquement que les alliances entre maisons souveraines facilitent et parfont les alliances entre peuples et entre gouvernements ; il semblait, d’ailleurs, qu’on en eût d’autres exemples à portée, et la force de cet argument était même admise par bon nombre de républicains, lesquels se bornaient à déclarer que cette infériorité se trouvait compensée par les autres avantages que présente la forme républicaine. De plus, comme il était difficile d’expulser, à propos d’une simple réception, tous les princes et princesses appartenant aux familles ayant régné sur la France, on s’arrêta à une demi-mesure qui frappait les seuls prétendants et leurs héritiers mâles par ordre de primogéniture. Ce rappel de la loi salique et cette consécration de l’ordre de succession au trône constituaient une seconde et non moins grave maladresse. On en commit une troisième : les princes qui appartenaient à l’armée, le duc de Chartres, qui avait si noblement combattu en 1870, le duc d’Aumale, dont le nom demeurait attaché à l’histoire de la conquête de l’Algérie, furent rayés des cadres. Le duc d’Aumale adressa
Page:Coubertin - L Evolution Francaise sous la Troisième République, 1896.djvu/232
Apparence