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Page:Coubertin - L Evolution Francaise sous la Troisième République, 1896.djvu/337

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l’éducation.

rédigé par M. Levasseur, membre de l’Institut, porta sur la période 1879-1889. On constata tout d’abord une augmentation de près de 200,000 sur le chiffre des élèves inscrits ; la concurrence sera toujours bienfaisante ; mais la lutte entre l’Église et l’État avait, d’autre part, entraîné la disparition du plus grand nombre des écoles laïques privées : près de 1,800, contenant 100,000 élèves, avaient péri durant cette période. Quant aux écoles laïcisées, elles figuraient pour un chiffre de 5,063 ; en concurrence avec elles étaient nées 2,839 écoles libres congréganistes. Avant la laïcisation, les 5,063 écoles comptaient 648,824 élèves ; laïcisées, elles n’en avaient plus que 495,963, soit une perte de 152,861 élèves, tandis que les écoles libres récemment fondées en avaient acquis 354,473[1].

Beaucoup de ces écoles libres ont été fondées et continuent d’être soutenues par des hommes mêlés aux luttes politiques ou par des associations, comme la Société d’éducation et d’enseignement, dont les publications disent assez l’esprit ; elles ont, en général, un caractère nettement antirépublicain. Mais l’enseignement moral y est donné sous la forme religieuse, celle que la masse comprend le mieux ; il n’est peut-être pas impossible d’enseigner la morale en dehors de toute idée religieuse, bien que les tentatives faites jusqu’à ce jour ne soient guère encourageantes ; mais, pour le tenter, de quelle vigueur d’es-

  1. Les principales congrégations enseignantes sont : les Frères des Écoles chrétiennes, qui ont des écoles dans 751 localités de France ; les Frères de Lamennais, qui en ont 337 (dont 302 en Bretagne, où ils donnent l’enseignement à 42,000 enfants) ; les Frères Maristes (299) ; les Frères de Saint-Gabriel (124) ; les Frères de Saint-Viateur (119) ; les Marianistes (85). — (Annuaire de la jeunesse, 1894.)