blait lui faire défaut[1]. Le vice-président du conseil[2] proclama, dans une circulaire aux préfets, que le septennat, tout comme jadis la charte de 1830, était désormais « une verité », et plus tard, accentuant ses déclarations, il déclara, à la Chambre, que « libre de tout engagement envers aucun parti, c’est avec le concours de tous qu’il désirait et entendait gouverner[3]. Le garde des sceaux, M. Depeyre, se hasarda à rappeler aux procureurs généraux que « les pouvoirs du maréchal et leur durée » étaient « au-dessus de toute contestation ». De telles déclarations scandalisaient les royalistes ; le nom de la République, pourtant, en était toujours absent ; l’employer semblait passer les forces des ministres, qui prenaient, pour éviter d’avoir à l’écrire ou à le prononcer, les plus étranges circonlocutions[4].
Ce ne furent pas leurs successeurs qui mirent fin à cette situation singulière. Le ministère ayant été renversé au mois de mai 1874[5] et les laborieuses négociations de M. de Goulard en vue de constituer un ministère libéral avec l’appui des deux centres n’ayant pu aboutir[6], le gé-
- ↑ Au moment du vote du septennat, on l’avait remanié : il comprenait maintenant, avec le due de Broglie, MM. le duc Decazes, de Fourtou, de Larcy. Magne et Depeyre.
- ↑ Le chef du gouvernement, le premier ministre, ne portait alors que le titre de vice-président du conseil, la présidence étant exercée plus effectivement qu’aujourd’hui par le Président de la République. M. Dufaure fut le premier président du conseil.
- ↑ Documents officiels.
- ↑ Le marquis de Noailles, notre ambassadeur à Rome, ayant parlé de la République dans une lettre adressée aux électeurs de Bayonne, on osa demander sa révocation au gouvernement, qui, cela va sans dire, ne l’accorda point.
- ↑ Par 381 voix de gauche et d’extrême droite contre 317.
- ↑ Voir le détail de ces négociations, qui dépeignent l’état d’esprit des