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Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/101

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mémoires olympiques

aider dans la mesure du possible. Les Anglais, surtout, se montraient acharnés à cet égard. C’était un signe et un présage de force pour le C. I. O. qu’ils se tournassent vers lui en réclamant son intervention.

Le questionnaire en trois langues, envoyé en 1902 à toutes les sociétés, n’avait pas donné lieu à de bien nombreuses réponses — ni surtout bien lumineuses. Après les Jeux de Londres, la « Sporting Life » qui jouissait outre-Manche d’un certain prestige reprit l’affaire à son compte et mena avec vigueur une nouvelle enquête. Déclarant que seul, le C. I. O. avait dans le monde, grâce à l’indépendance que lui assuraient sa composition et son mode de recrutement, une situation adéquate, le journal anglais entreprit de recueillir à son intention des consultations utiles. Quelques mois plus tard, un énorme dossier nous était remis, composé de plus de 150 pièces. L’ayant parcouru avec attention et avec le désir d’y trouver du nouveau, je dus reconnaître que là encore il n’y avait que du ressassé. Il m’apparut que le mal initial venait de ce que la question n’était pas posée en des termes et d’une façon permettant de la résoudre ; on s’obstinait à vouloir la résoudre avant de l’avoir posée.

Un de mes collègues français, le comte Albert de Bertier, très compétent en matière sportive — et surtout, dirais-je, en esprit sportif — accepta de présenter à la réunion de Berlin un rapport dont nous travaillâmes ensemble, chez lui, à Compiègne, les considérants et les conclusions.

La définition de l’amateur qui avait servi de modèle à la plupart des définitions continentales ou transatlantiques était déjà vétuste. Elle provenait d’Angleterre. Elle établissait qu’on cesse d’être amateur :