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Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/102

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mémoires olympiques

1o En touchant un prix en espèces ;

2o En se mesurant avec un professionnel ;

3o En recevant un salaire comme professeur ou moniteur d’exercices physiques ;

4o En prenant part à des concours « ouverts à tous venants (all comers) ».

Ce qui frappe tout de suite, c’est la grande inégalité de ces quatre points. Le second est très discutable dans son absolutisme. Le troisième confond professeur et professionnel (ce que pour ma part je n’ai jamais admis) d’une façon dont le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est par trop simpliste. Le quatrième a perdu toute signification. Qu’est-ce que c’est qu’un concours « ouvert à tous venants » ? Il faut se reporter pour le comprendre aux mœurs sportives anglaises d’il y a cinquante ans. En somme, c’est de la défense sociale, de la préoccupation de caste.

Toute surannée que fût une telle énumération, elle pouvait servir à l’étude de la question. Il y avait à considérer successivement : l’argent — les contacts — le professorat — les rapports de l’individu et du groupe.

J’ai relu l’autre jour — après pas mal d’années — ce rapport de 1909 et je n’ai pu m’empêcher de regretter qu’il n’ait pas, à ce moment, tout simplement passé le cap des résistances. Ses conclusions étaient franches et nettes. On eût évité, en les adoptant, combien d’ennuis, de disputes, de piétinements sur place. Surtout on eût sinon étouffé dans l’œuf, du moins fortement affaibli cette espèce néfaste — les faux amateurs — qui s’est mise à pulluler par la suite à la façon de ces hérésies des temps byzantins dont Tertullien compare le pullulement à celui des scorpions, l’été au bord du Nil. Toute source de profit direct, continu et de valeur appréciable