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était dénoncée ; beaucoup d’indulgence était demandée pour les peccadilles. Le principe de la requalification était admis à condition qu’il y eût, pour l’appliquer, un tribunal unique absolument indépendant et présentant toutes garanties : une sorte de Cour de La Haye pour les sports. Le serment était érigé en habitude ; serment détaillé et par écrit pour les concours ordinaires ; serment oral prêté sur le drapeau national de chacun lors des solennités olympiques. Le remboursement était admis dans les circonstances le légitimant, mais à condition de comprendre seulement le transport et le séjour, non l’argent de poche.

Nous refusions formellement de reconnaître qu’un amateur pût être dépouillé de sa qualité simplement pour s’être mesuré avec un professionnel et encore moins pour s’être mesuré avec un athlète suspendu par sa fédération ou avoir pris part à un concours « non autorisé » par elle : prétention stupéfiante et absurde que plus d’une fédération avait réussi à imposer.

Le caractère professoral était nettement distingué du caractère professionnel. Des dispositions étaient suggérées pour servir de base à une législation établie sur toutes ces données révolutionnaires, mais sages et convenant à l’avenir démocratique et cosmopolite qui se dessinait et sur les exigences prochaines duquel j’attirais volontiers l’attention de mes collègues du C. I. O. Ils étaient beaucoup moins rebelles à les admettre qu’on n’eût pu croire et les plus aristocrates de la bande n’étaient pas les plus rétrogrades, loin de là.

Par contre, plusieurs étaient timides et se tenant en contact avec l’opinion des milieux sportifs de leurs pays, ceux-là craignaient de la heur-