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mémoires olympiques

marades pâtres et bergers dans leurs pittoresques costumes, se mesurèrent à la lueur des torches de résine. Derrière les massifs chantaient les chœurs. Puis le « Ranz des Vaches » retentit, tandis que les torches une à une s’éteignaient et que les dernières passes de lutte s’achevaient à la clarté lunaire. Le troisième soir, une revue « gaie », spécialement mise sur pied pour le Congrès, fut donnée au Kursaal. Beaucoup de spirituels couplets et de danses furent bissés. Il y eut encore une fête vénitienne à Ouchy, un bal donné par le baron et la baronne Godefroy de Blonay, qui avaient déjà reçu les membres du C. I. O. au château de Grandson, enfin, pour la clôture, un déjeuner donné par le Conseil d’État du canton de Vaud dans les salles historiques du château de Chillon et agrémenté de décorations et de costumes savamment restitués.

Le C. I. O. n’avait point de conséquences pratiques à tirer de ce congrès. Il s’était borné à servir de parrain à un ordre nouveau de sujets d’études scientifiques et ne pouvait que constater avec satisfaction les conditions très satisfaisantes dans lesquelles le baptême avait été célébré. Au cours de sa session, après avoir réglé pas mal d’« affaires courantes », selon l’expression consacrée pour désigner celles qui précisément sont restées quelque temps stagnantes, après avoir discuté et voté les programmes et règlements du Congrès de Paris convoqué pour l’année suivante, le C. I. O. s’était trouvé aux prises avec l’affaire Thorpe.

Les Jeux de la ve Olympiade étaient clos lorsque James Thorpe, le vainqueur du Pentathlon classique et du Décathlon, se vit accuser de professionnalisme déguisé. Le dossier avait été transmis