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j’avais passé à plusieurs reprises par Lyon. Là, M. Herriot m’avait fait voir le magnifique stade dont il avait entrepris la construction. Consulté par lui sur l’opportunité d’une candidature de la ville de Lyon pour 1920 ou 1924, je m’étais gardé d’y contredire.

Au cours de l’année suivante, je provoquai la signature d’un acte important par lequel la ville, tout en demandant les Jeux de la viie Olympiade (1920), déclarait se désister en faveur d’Anvers, si Anvers maintenait sa candidature pour cette date, reportant alors sa propre demande sur 1924. L’acte fut signé par le maire de Lyon et, pour la Belgique, par le comte d’Assche. Peu après, une lettre éloquente du comte de Baillet apporta une confirmation de l’accord au nom du Comité olympique belge. Ainsi, autant j’étais résolu à empêcher toute mesure de transfert pour 1916, autant il me paraissait désirable de poser, pour 1920, et même pour 1924, des jalons sérieux dans des sols différents. C’est pourquoi non content de prévoir Anvers et Lyon, j’écoutai un peu plus tard les propositions qui venaient d’Amérique.

Mais non des États-Unis. Sullivan venait de mourir très inopinément : on n’en continuait pas moins à formuler des offres mirobolantes. Le prestige du C. I. O. avait été entretenu, là-bas, par l’International Olympic Committee Day, consacré par l’Exposition de San Francisco à l’honorer spécialement. C’est une coutume des expositions américaines de dédier ainsi des journées à des pays ou à des institutions. Un des organisateurs, qui se trouvait à Stockholm en 1912, y avait pris une haute idée de l’Olympisme. Le Pentathlon moderne surtout l’avait enthousiasmé. Ne pouvant célébrer de Jeux Olympiques à San Francisco en 1915, il avait demandé du moins le patro-