Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
160
mémoires olympiques

pensée. Ce programme inhabituel séduisit sans peine l’esprit et le cœur du cardinal Mercier. La cérémonie emprunta au fait tragique que, cette fois, la liste des morts olympiques s’allongeait si terriblement, une grandeur particulière. Et tous les assistants conservèrent, je crois, une profonde impression des paroles prononcées à la cathédrale par l’illustre prélat et encastrées dans des harmonies magnifiques.

Durant les Jeux, toutes les autorités politiques, civiles, militaires de la ville, de la province, de l’État ne cessèrent de témoigner d’un intérêt chaleureux pour leur réussite. Nul, plus que le gouverneur d’Anvers, le baron Gaston de Schilde, très aimé de tous ceux qui l’approchaient. Anvers avait reçu une décoration chatoyante. Du centre au stade, la route était jalonnée de drapeaux olympiques On voyait parlout les cinq anneaux multicolores et la devise : Citius, altius, fortius. Les fêtes furent nombreuses et réussies et les bagpipers d’un régiment écossais y apportèrent souvent leur tonalité pittoresque.

Les plus anciens du C.I.O., le général Balck, le professeur Sloane, le révérend Laffan, le docteur Guth-Jarkovsky, le baron G. de Blonay, le baron de Tully, le comte de Rosen se retrouvaient, comme naguère, unis dans le même idéal et, autour d’eux, un grand nombre d’autres formaient l’escouade grandissante qui hériterait d’eux et à laquelle ils passeraient le flambeau. De lointains collègues se trouvaient là : Japonais, Hindous, Sud-Africains, Brésiliens, des collègues éventuels de nations émancipées, Irlande, Pologne… qui présentaient leurs candidatures, un délégué de la ville de Los Angeles, chargé de lui obtenir les Jeux futurs, des représentants de l’Y.M.C.A., maintenant très attirés par la puissance de rayon-