Aller au contenu

Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
183
mémoires olympiques

heureux car je n’avais vu là rien de vraiment fécond, mais il m’avait paru sage de laisser le mouvement s’user de lui-même. Seuls les Jeux d’Extrême-Orient, maintenant placés sous notre patronage, subsistaient. Ils répondaient à un besoin véritable. Je ne m’attachais, en dehors de cela qu’au projet de Jeux Africains dont je parlerai tout à l’heure et aussi à ces Jeux sud-américains dont le Brésil avait donné le signal en les inaugurant l’année précédente (1922) à l’occasion des fêtes du centenaire de l’indépendance. Non seulement ils avaient été placés aussi sous le patronage du C.I.O., mais le gouvernement brésilien m’avait fait tenir une invitation à les venir présider, invitation qui avait d’abord été acceptée. Les circonstances m’ayant toutefois empêché de partir en temps voulu, le comte de Baillet-Latour avait accepté de me remplacer. Au cours d’une tournée à travers la plus grande partie du continent sud-américain, le délégué du C.I.O. n’avait pas seulement reçu l’accueil le plus flatteur pour le travail qu’il représentait, mais s’était employé de façon très heureuse à l’« olympisation », si l’on ose ainsi dire, de ces pays neufs et pleins d’ambitions sportives encore mal satisfaites. Il avait pu, chemin faisant, aplanir des difficultés, apaiser des conflits, résoudre des questions épineuses. Que les Jeux de Rio dussent ou non se perpétuer de façon à devenir une institution vraiment stable, il y avait intérêt à les voir se renouveler dans le proche avenir au profit d’autres cités plus éloignées les unes des autres par suite des transports insuffisants qu’elles ne l’étaient de l’Europe. Il fallait des centres mouvants tels que Mexico, La Havane, Santiago, Montevideo, Buenos-Ayres où pussent se rencontrer les athlètes des pays les plus voisins, tantôt Amérique Centrale, tantôt Améri-